Description:
Les travaux d’Eugène Burnouf (1801-1852) révèlent que le comparatisme indo-européen a pu s’inscrire dans une perspective universaliste et servir la conception révolutionnaire d’une humanité prométhéenne créant, par elle-même, ses langues et ses dieux. En se situant dans la tradition intellectuelle du sens commun puisé chez un Vico interprété par Michelet, Burnouf considère que les textes sanscrits et « zends » offrent une voie d’accès privilégiée à l’histoire primitive de l’esprit humain, sans qu’il y ait pour autant affirmation d’une identité indo-européenne spécifique. Cette ressource conceptuelle, politiquement située, sous la Restauration, dans le camp libéral, permet de faire un usage révolutionnaire de la philologie indo-européenne opposé à son usage contre - révolutionnaire , heurtant ainsi de front les tenants du traditionalisme catholique.