• Media type: E-Article
  • Title: Réfugiés, prisonniers et sentiment national en milieu rural en 1914-1918. Vers une nouvelle approche de l'Union Sacrée
  • Contributor: Richard, Ronan [Author]
  • Published in: Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest ; Vol. 105, n° 4, pp. 111-128
  • Language: French
  • DOI: 10.3406/abpo.1998.4009
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  • Keywords: article
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  • Description: Populations displaced in the First World War remain largely unkown, though they had a major impact on life in the rear and on the mental representations of the populations who sheltered them. The Sacred Union implied free and spontaneous integration of colonial workers, and repressive rejection of those belonging to enemy nations, wether they be civilians or soldiers. As soon as 1915, the coming back on the forefront of material and manpower concerns entailed a progressive reversal of representations and of local policies : economic actors and simple citizen were all fighting over enemy workforce, whereas French of Belgian refugees became unwelcome, particularly in the countryside. Beyond accusations about their would-be idleness, emerges an actual rejection of difference. If the Sacred Union was never a myth in the rural world, it proved fragile in the long run, thus demonstrating that at the beginning of this century the sense of nationhood was an ideal cut out for a short war.

    Les populations déplacées de la Première Guerre restent encore aujourd'hui mal connues ; pourtant, elles ont eu un impact majeur sur la vie à l'arrière et sur les représentations des populations d'accueil. L'Union Sacrée impliquait à leur égard l'intégration gratuite et spontanée des compatriotes réfugiés, des alliés mais aussi des travailleurs coloniaux, et le rejet répressif des étrangers de nations ennemies, civils ou militaires. Dès 1915, le retour au premier plan des préoccupations matérielles et de main-d'œuvre entraîna une inversion progressive des représentations et des politiques locales : acteurs économiques et simples particuliers s'arrachent les services de travailleurs de nations ennemies alors que les réfugiés français ou belges devienrent indésirables, surtout dans les campagnes. Au-delà des accusations portant sur leur prétendue oisiveté, c'est bien d'un véritable « rejet de la différence » dont il faut parler. Si l'Union Sacrée ne fut pas pour autant un mythe en milieu rural, elle résista mal à la durée, prouvant qu'en ce début de siècle, le sentiment national restait un idéal taillé pour une guerre courte.
  • Access State: Open Access
  • Rights information: Attribution - Non Commercial - No Derivs (CC BY-NC-ND)