Description:
Les données publiées de 66 sites du Bronze Ancien et de 34 sites du Bronze Moyen ont été analysées afin d'identifier les relations entre leurs caractères et leur distribution spatiale d'une part, et l'accroissement de l'aridité après 4200 cal. BP (2250 BC) d'autre part. Les données d'ubiquité et les pourcentages des restes des principales espèces cultivées ont été cartographiées dans un Système d'Information Géographique (SIG) avec pour objectif de mettre en évidence les changements dans la production céréalière, et de vérifier l'hypothèse selon laquelle les choix décisionnels à l'origine de ces changements ont principalement dépendu des conditions environnementales, telles que celles liées à l'aridification. Les analyses de correspondance des données portant sur les espèces cultivées confirment partiellement cette hypothèse en produisant des groupes de sites archéologiques situés dans des zones où les précipitations atmosphériques sont identiques. Les tendances générales, mises en évidence à partir de la distribution spatiale de la production agricole reproduisant les caractères bioclimatiques de chaque espèce, montrent la disparition ou la réduction d'espèces qui ont de forts besoins en eau, alors que les cultures globalement plus tolérantes à la sécheresse ne présentent pas de changements. Dans chacune des différentes unités géographiques (ex : la vallée de l'Euphrate comparée à celle du Khabur), une certaine variabilité apparaît par rapport aux tendances générales, qui pourraient s'expliquer par des caractères microclimatiques régionaux ou par des facteurs économiques propres aux sociétés humaines concernées. La dynamique économique semble être caractérisée par des stratégies agricoles spécifiques à chaque région, établies en fonction de différences dans la gestion des ressources en eau ainsi que dans les modalités d'adaptation à la sécheresse grandissante.