• Media type: E-Article
  • Title: «Mostrando allor se-ttu-ssé forte e duro» (LX, 3) : Amicizia, precettistica erotica e cultura podestarile-consiliare nel Fiore
  • Contributor: Montefusco, Antonio [Author]
  • Published in: Arzanà ; Vol. 13, n° 1, pp. 137-170
  • Language: French
  • DOI: 10.3406/arzan.2010.972
  • Identifier:
  • Keywords: article
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  • Description: «Mostrando allor se-ttu-ssé forte e duro » [LX. 3]. Amicizia, precettistica erotica e cultura podestarile-consiliare nel «Fiore » La découverte, à la fin du XIXe siècle, du manuscrit anonyme du Fiore n'a pas fini de relancer la question de sa paternité, celle de Dante étant jugée, plus que «possible», «probable» par l'éminent critique et philologue italien Gianfranco Contini. Laissant en suspens cette attribution encore controversée, l'auteur de cet article centre son étude sur les indices textuels qui permettent de mieux situer au sein de la culture communale italienne de la fin du xme siècle (la culture «podestarile-consiliare») cette déroutante paraphrase-réécriture, en 232 sonnets, du Roman de la Rose qui, tout en se conformant à la fabula , entraîne coupures, infléchissements et distorsions de l'hypotexte. L'article adopte une démarche contrastive portant sur des passages où la translation italienne s'écarte du Roman. Son attention se concentre sur le long passage (sonnets XLVII-LXXIII) où l'Amis de la Rose, devenu 1'«Amico» du Fiore , prodigue ses conseils à 1'«Amante» désemparé, s'insérant ainsi dans la longue tradition qui associe réconfort, enseignement moral et amitié. Le repérage de termes que le paraphraste y introduit de façon autonome permet ensuite d'analyser le sens de leur insertion dans des endroits structurellement marquants. L'enquête procède en deux étapes. Alors que l'analyse des rapports entre la langue du Fiore et les textes lyriques de la tradition vernaculaire italienne est déjà un fait acquis, l'article propose un élargissement considérable du dialogue intertextuel à l'œuvre dans le Fiore , qui ne se borne pas à la seule tradition lyrique. L'auteur du Fiore manie en effet avec aisance et précision, là où il s'écarte de la Rose, des termes clés figurant dans les textes qui ont compté pour l'élaboration et la transmission de culture communale au cours de sa période «podestarile-consiliare», caractérisée par la réorientation pragmatique, en vue de la vie dans la cité, qu'elle imprime aux savoirs transmis par les canaux monastiques, religieux et universitaires. Il s'agit là d'un premier sondage, qui est certes encore partiel, mais qui permet d'envisager le paraphraste, plus nettement qu'on ne l'a fait jusqu'ici, comme un Florentin inséré dans ce processus culturel et réceptif aux modalités de sa réflexion sur l'amitié. Il reste à savoir quel type d'ami est 1'«Amico» du Fiore. L'interprétation a déjà été avancée, d'après laquelle l'Amico du Fiore surenchérirait sur le renversement quasiment parodique, déjà à l'œuvre dans la Rose, des théorisations de la vraie amitié, jusqu'à devenir un anti-Lœlius, voire le parangon du faux ami. En fait, le translateur toscan se montre sensible à la typologie des amis, élaborée par Boncompagno da Signa et Brunet Latin, lorsqu'il insère, dans un passage absent de la Rose, le syntagme «buon amico» pour désigner celui qui fait en sorte que le dire de l'un coïncide avec le faire de l'autre. Loin d'être un faux ami, ou une parodie ironique de l'amitié vertueuse, 1'«Amico» du Fiore se révèle proche de la définition de 1'«amico di fatto» (l'ami de fait) que Brunet Latin donne dans son Favolello , participant ainsi de l'infléchissement pragmatique de la notion d'amitié qui est à l'œuvre dans la culture «podestarile-consiliare» et dont Brunet Latin se fait le porte-parole.
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