• Media type: E-Article
  • Title: Technique de façonnage, production céramique et identité de potiers : une approche technologique de la céramique de style non rubané du site du Staberg à Rosmeer (Limbourg, Belgique)
  • Contributor: Gomart, Louise [Author]; Burnez-Lanotte, Laurence [Author]
  • Published in: Bulletin de la Société préhistorique française ; Vol. 109, n° 2, pp. 231-250
  • Language: French
  • DOI: 10.3406/bspf.2012.14105
  • Identifier:
  • Keywords: Linearbandkeramik ; Limburg ; imitation ; Ceramic ; technology ; shaping ; Céramique ; Rubané ; façonnage ; technologie ; Limbourg ; article
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  • Description: Cet article présente les résultats de l’étude d’un échantillon de vases rubanés et de l’ensemble des tessons de style non rubané mis au jour sur le site du Rosmeer (Limbourg, Belgique). Dans un premier temps de l’étude, les critères morphostylistiques ont été écartés afin d’opérer un classement de l’ensemble de la série par chaînes opératoires de façonnage et de finition. Dans un second temps, les autres paramètres céramologiques (nature des dégraissants, morphologie des récipients, techniques, motifs et thèmes décoratifs) ont été intégrés à cette classification. L’analyse de la variabilité de ces différents paramètres a permis la mise en évidence de deux traditions techniques distinctes. La première tradition, ROS1, est caractérisée par l’emploi de colombins montrant une configuration oblique alternée et la prédominance de grains poudreux utilisés comme dégraissant (interprétés comme de la chamotte). La variabilité importante des hauteurs de colombins pourrait indiquer une diversité d’habitudes motrices et donc un effectif de producteurs important. Cette tradition réunit l’ensemble des récipients de style rubané (formes globulaires, en demi-sphère ou trois quarts de sphère et décors rubanés typiques) et environ la moitié des vases de style non rubané (formes en majorité ouvertes, à bord souvent épaissis) ; ces derniers sont ornés de décors typiques de la céramique dite du Limbourg et présentent pour une minorité d’entre eux une coloration orangée des surfaces obtenue à l’aide d’une cuisson à phase finale oxydante. La seconde tradition, ROS2, englobe des vases façonnés à l’aide de colombins à chevauchement oblique externe, en majorité dégraissés à l’aide d’os pilé, éventuellement accompagné d’hématite ou de grains poudreux. La régularité des hauteurs de colombins renvoie à des habitudes motrices homogènes d’un petit nombre de producteurs. Seuls des récipients de style non rubané sont associés à cette tradition. Certains vases montrent une coloration de surface orangée obtenue, selon les cas, soit par une cuisson à phase finale oxydante, soit par application d’un engobe. Au sein de cette tradition, les décors présentent une grande diversité, même si certaines correspondances (thématique et/ ou technique décorative) peuvent être établies avec les vases de style non rubané de la première tradition. Le fait que des vases issus des deux traditions distinctes soient associés dans les mêmes structures révèle la possible contemporanéité de ces deux productions et suggère la coexistence dans le village de deux groupes de producteurs. Les correspondances d’ordre technique et stylistique qui ont pu être établies entre les deux traditions évoquent des phénomènes de transferts complexes d’un groupe à l’autre. En particulier, la mise en évidence de la capacité des producteurs les plus nombreux, ceux de la tradition 1, de réaliser des vases dont les caractéristiques morphostylistiques et décoratives s’intègrent dans celles de la tradition 2, sans en être des copies au sens stricte, contribue à déplacer la problématique des rapports d’appartenance à une même culture des deux groupes sur le site. Ces résultats permettent de proposer plusieurs hypothèses quant au statut de la céramique de style non rubané et posent la question de l’éventuelle spécialisation d’une partie de la production céramique du village. Aller plus loin dans les interprétations et évaluer leur degré de pertinence dans d’autres villages rubanés nécessite l’examen de corpus plus étendus, ce qui constitue le sujet d’une recherche en cours (Gomart : thèse de doctorat).

    This article presents a technological study of Linearbandkeramik (LBK) and non-LBK vessels from the site of Rosmeer (Dutch Limburg, Belgium). The vessels were first of all classified according to chaînes opératoires of shaping and finishing. Other parameters (temper, vessel morphology, decoration) were integrated at a later stage. Analysis of the variation of these different parameters revealed two distinct technological traditions. The first tradition, ROS1, is characterized by the use of coils with oblique alternate overlapping and the predominance of powdery grains employed as temper. These grains are interpreted as grog. The considerable variation in the heights of coils could indicate a diversity of motor habits and therefore a large number of producers. This tradition comprises all the vessels in LBK style (i. e. globular hemispherical or three-quarters-spherical shapes and typical LBK decoration) and about half of the non-LBK vessels (mostly open shapes, often with thickened rims). The latter have decoration which is typical of so-called Limburg pottery and in a minority of cases are orange in colour, resulting from an oxidation phase at the end of firing. The second tradition, ROS2, includes vessels shaped with coils with oblique external overlapping, mostly tempered with bone inclusions and occasionally with hematite or powdery grains. The regularity in coil height reflects homogeneous motor habits and thus a small number of producers. Only non-LBK vessels are associated with this tradition. Some vessels show an orange colouration on surfaces, obtained either by firing with a final oxidation phase or by application of a slip. Decoration in the second tradition is very diverse, although there are some similarities in theme and/ or decorative technique with the non-LBK vessels of the first tradition. The fact that vessels from the two distinct traditions occur in the same features probably indicates that these traditions were contemporary. This suggests the coexistence of two producer groups in the village. The technological and stylistic relations observed between the two traditions evoke complex transfers from one group to another. In particular, the ability of the most numerous producers (the first tradition) to make vessels whose decorative and morphostylistic characteristics match the second tradition, without being strict copies, raises the question of the cultural affiliation of these two groups. On the basis of these results, several hypotheses can be proposed about the status of non-LBK pottery and about the possible specialization of part of the ceramic production. Further interpretation of these results and an assessment of their relevance in other LBK villages requires the study of a larger number of assemblages. This is the subject of on-going doctoral research (Gomart).
  • Access State: Open Access
  • Rights information: Attribution - Non Commercial - No Derivs (CC BY-NC-ND)