Description:
The political crisis in 2009 reminds us of the fragility of Malgasy institutions. This period of disorder is the last episode of a structural crisis that started at the end of the 1970s. The economic and social repercussions are shocking : impoverishement of the population, development of survival migrations, explosion of the informal sector. At the same time, under pressure of the international organisations providing financial support, the country undertook a vast program of extension of the protected areas. Even before the current multi-factorial crisis reduced the funds available for the realization of this project, the insufficient financing of the Malagasy protected areas was at the origin of much dysfunctioning. Indeed, during the last decade, the corruption of the staff in charge of monitoring and preserving protected spaces has contributed to the development of the informal activities in many National Parks. These counterproductive mechanisms are frequently observed in the regions rich in gold and precious stones (development of small-scale mining). We can wonder whether the extension planned for the protected areas may not make the situation worse. While the number of conflicts is bound to increase, the question of the financing of these spaces is going to become more and more acute. Besides, the traditional populations destabilized by this program often have no other possibility than to work in the informal sector. They could thus contribute to increasing the pressure on the sensitive spaces of the country.
La crise politique de l'année 2009 vient rappeler aux malgaches la fragilité de leurs institutions. Cette période de trouble est le dernier épisode d'une crise structurelle débutée à la fin des années 1970. Les répercussions économiques et sociales sont lourdes : appauvrissement de la population, développement des migrations de survie, explosion du secteur informel. Parallèlement, sous la pression des bailleurs internationaux, le pays s 'est engagé dans un vaste programme d'extension des espaces protégés. Avant même que la crise multi-factorielle actuelle ne vienne réduire les budgets disponibles à la réalisation de ce projet, le financement insuffisant des espaces protégés malgaches était à l'origine de nombreux dysfonctionnements. En effet, au cours de la dernière décennie, la corruption du personnel chargé de veiller à l'intégrité des espaces protégés a permis le développement des activités informelles dans un grand nombre de réserves et Parcs nationaux. Ces mécanismes contre-productifs sont fréquemment observés dans les régions dont le sous-sol est riche en or et en pierres précieuses (développement de la mine artisanale). On peut dès lors se demander si l'extension prévue des espaces protégés ne risque pas d'aggraver la situation. Alors que le nombre de conflits est amené à augmenter, la question du financement de ces espaces va devenir de plus en plus aiguë. Par ailleurs, les populations traditionnelles déstabilisées par ce programme n 'ont souvent d'autres alternatives que de se tourner à leur tour vers le secteur informel. Elles pourraient donc contribuer à accroître la pression sur les espaces sensibles du pays.