Description:
La période antérieure à la Réforme Grégorienne se caractérise par une ambiguïté du vocabulaire lié à la vie solitaire. Les notions de moine, monastère, ermite, désert ou réclusion désignent des réalités variables selon le contexte et les intentions des auteurs. L’institutionnalisation progressive de la vie monastique ayant pour conséquence le rejet de toute forme extrême d’ascèse, l’érémitisme tend à devenir un simple idéal plutôt qu’une réalité vécue. Dans les sources hagiographiques, on décèle une évolution au cours des siècles : le discours sur l’expérience érémitique y est utilisé pour servir des causes diverses, où les questions de pouvoirs, de territoires et d’autorité sont étroitement mêlées aux considérations d’ordre spirituel.