Description:
Few years after independence, social imbalances resulting from the colonial period and their spatial consequences impregnated the re-appropriation of the Capital city by Algerians. This process was done according to a system of social recognition that is still prevailing and visible through a specific type of habitat within the urban setting. The inherited socio-spatial structure of the city is being transformed from an ethnic colonial segregation to a social segregation, a process in which the actual Algerian urbanistic techno-structure (and its predecessors) played a leading role. The socialist-leanings Seventies and the new socio-economic demands have paved the way to the emergence of urban policies, notably in land tenure, which as a result has induced strategies of resistance on behalf of the landowners. The development of illicit land transactions has freed
Quelques années après l'indépendance, les déséquilibres sociaux de la période coloniale et leur manifestation spatiale imprègnent la réappropriation de la capitale par les Algériens. La réappropriation de la ville s'est faite selon un système de reconnaissance sociale qui prévaut jusqu'à ce jour et dont le type d'habitat localisé dans la structure urbaine a été le médiateur. La pertinence de la structure socio-spatiale de la ville à l'indépendance se trouve dans ce processus de substitution d'une ségrégation sociale à la ségrégation ethnique de l'époque coloniale. Processus pour lequel l'urbanistique de la technostructure algérienne et de ses prédécesseurs a joué un rôle moteur. Le contexte politique socialisant des années 70 et les nouvelles exigences socio-économiques ont permis l'émergence de politiques urbaines, notamment foncières qui ont induit des stratégies de résistance de la part des propriétaires fonciers. Le développement des transactions foncières illicites libérait du même coup les pratiques d'autres groupes sociaux dans leur appropriation de l'espace. Ce marché immobilier parallèle a permis aux uns d'inscrire dans l'espace le mode d'habiter qui signifiait leur ascension sociale et aux autres, touchés dramatiquement par la crise du logement, de réaliser eux-mêmes leur habitat. Le changement de régime des années 80 s'est accompagné d'une nouvelle politique urbaine qui va remettre en cause les options antérieures en libéralisant le marché foncier existant, en encourageant l'habitat pavillonnaire, en libéralisant la promotion immobilière privée et en légalisant les constructions illicites. La façon dont ces mesures ont été menées leur confère un caractère ségrégatif davantage souligné par le désengagement de l'État de la construction de logements sociaux, par la braderie du patrimoine foncier et immobilier et par la déportation de la population des bidonvilles d'Alger vers son lieu d'origine. Cette politique a contribué à creuser les écarts entre les différentes couches sociales allant jusqu'à remettre en cause le droit à la ville des plus défavorisés. Ces politiques urbaines successives ont progressivement configuré l'espace algérois qui se présente aujourd'hui comme un territoire fragmenté socialement et spatialement.