Description:
Preverbal numerical abilities and their evolution. Many experiments have suggested that infants show preverbal numerical capacities. These data have led researchers to a debate about the nature of these capacities : is the numerical sensibility found with infants based on specific cognitive capacities or is it based on a global representation of objects ? According to the second approach, the representation of numerosity should only be of conceptual nature after the occurrence of language. However, experimental data have revealed that infants’ numerical capacities are independent of perceptive characteristics of objects (as physical identity or spatial localisation of objects). Moreover, they are not specific to visual objects and can also be applied to auditive entities or physical events. Thus, if preverbal numerical abilities are not based on the object itself, the language cannot represent a developmental drop between a previous stage of implicit representation of number, based on the object, and the final stage of conceptual representation of number. Infants and older children’s failures that can be stated in the literature could then reflect something else than a lack of numerical competence. As another alternative, we propose here to analyse these failures in terms of inhibition inefficiency, default which could hide the existence of true numerical capacities with young children.
De nombreuses expériences suggérant que le bébé possède une certaine sensibilité numérique préverbale ont conduit les chercheurs à un débat concernant la nature de cette capacité : la sensibilité numérique établie chez le bébé relève-t-elle de capacités dédiées à la cognition numérique ou repose-t-elle sur un raisonnement fondé sur la représentation des objets constituant les numérosités ? Selon la deuxième approche, la représentation de la numérosité ne deviendrait conceptuelle que tardivement, avec l’apparition du langage. Cependant, les données expérimentales ont révélé que les capacités numériques des bébés sont indépendantes des caractéristiques perceptives des objets (telle l’identité physique ou la localisation spatiale des objets). Par ailleurs, elles ne sont pas spécifiques aux objets visuels et s’appliquent aussi à des entités sonores ou à des événements physiques. Ainsi, si les aptitudes numériques préverbales ne sont pas fondées sur l’objet lui-même, le langage ne peut constituer une cassure développementale entre une représentation implicite du nombre, basée sur l’objet, et une représentation conceptuelle. Les échecs des bébés ou des enfants plus âgés que l’on peut trouver dans la littérature pourraient dès lors refléter autre chose qu’une absence de compétence numérique. Comme autre alternative, nous proposons ici d’analyser ces échecs plutôt en termes de défaut d’inhibition, défaut qui pourrait ainsi masquer l’existence de réelles compétences numériques chez les jeunes enfants.