• Media type: E-Article
  • Title: Marx and Enactivism
  • Contributor: Loader, Paul [Author]
  • Published in: Intellectica. Revue de l'Association pour la Recherche Cognitive ; Vol. 63, n° 1, pp. 65-91
  • Language: English
  • DOI: 10.3406/intel.2015.1024
  • ISSN: 0769-4113
  • Identifier:
  • Keywords: Marx ; Philosophie allemande ; énaction ; unification de la pensée ; Praxis ; dialectique. ; article
  • Origination:
  • Footnote:
  • Description: Insofar as there is a link to be made between ‘ German philosophy’ and enactivism this has typically been thought to be one which focuses on Heidegger, and perhaps more recently, Wittgenstein. However there is a case to be made that the work of Marx, and later Marxian thinkers, is just as relevant. The parallels between Marxian and enactivist thought are often striking. Moreover in some cases these affinities are not coincidental but are the result of traceable influences via Marxist intermediaries such as Merleau-Ponty, Vygotsky, Levins & Lewontin. Somewhat artificially, we might group areas of congruence between Marxian and enactivist thought under three broad headings − Unification of the subject, Praxis and Dialectics. The first of these categories is concerned with those aspects of Marxian thought which focus explicitly on the unification of the subject − with external nature, with his/ her own activity and with his/ her fellow subjects. The Marxian ‘ whole man’ is an embodied agent embedded in a physical and social environment. He realizes/ creates himself through practical activity, a process which is most often characterized in terms of reciprocal interaction between agent and environment, although it is sometimes also characterized along ‘ extensionalist’ lines with nature becoming “ the inorganic body of man.” The (notional) fragmentation of the agent arises from the imposition of certain conditions of production. In particular, the mental/ manual division of labour gives rise to a disunified conception of the agent whereby thought and activity are considered in separation. The second of these categories is concerned with various Marxian theses concerning the relationship both between ideas and the world, and between thought and action. Marxian materialism grounds ideas in active material being. Considered in relation to questions of origination this means that ideas are “ sublimates of their [ human beings’] material life process.” Considered in relation to questions of temporal precedence – this means that Marxian thought rejects Heine’s account whereby “ thought preceded action as lightning did thunder”, positing in its place the notion of ‘ praxis’ as the “ synthesis of thought and action.” Also relevant here are a number of other Marxian theses which form part of Marx’s ‘ philosophy of practice’ − specifically : that the world cannot be understood in separation from our active relationship to it, that having an adequate account of our active relationship to the world facilitates the dissolution of philosophical problems, and that in certain instances philosophical problems are resolved through practical activity itself. The third category is concerned with ‘ dialectical’ elements of Marxian thought. These have their ultimate origin in Hegelian philosophy and are most explicitly articulated in the work of Engels. As well as an overarching interest in transcending dichotomies in favour of a “ unity of opposites”, a dialectical approach shares with enactivism a holistic view of phenomena under investigation, emphasizing reciprocal causal relations and dynamic change over time.

    Marx et Enaction. Dans la mesure où il y a lieu de faire un lien entre la “ philosophie allemande” et l’énaction, on a généralement considéré qu’il se focalise sur Heidegger et peut-être, plus récemment, sur Wittgenstein. Cependant, on peut faire valoir que l’oeuvre de Marx, et à sa suite des penseurs marxiens plus récents, est tout aussi pertinente. Les parallèles entre la pensée marxienne et l’énaction sont souvent frappants. De plus, dans certains cas ces affinités ne sont pas de simples coïncidences, mais sont le résultat d’influences documentées par l’intermédiaire d’auteurs marxistes tels que Merleau-Ponty, Vygotsky, Levins & Lewontin. De façon quelque peu schématique, on peut regrouper les domaines de congruence entre les pensées marxiennes et l’énaction sous trois grands thèmes − l’Unification du sujet, la Praxis, et la Dialectique. La première de ces catégories concerne les aspects de la pensée marxienne qui sont explicitement focalisés sur l’unification du sujet − l’unification avec la nature externe, avec sa propre activité et avec les autres sujets. «L’homme l’intégral » marxien est un agent ayant une inscription corporelle, enraciné dans un environnement physique et social. Il s’accomplit/ se crée au moyen de son activité pratique, un processus qui est le plus souvent caractérisé en termes d’interaction réciproque entre l’agent et son environnement, mais qui est parfois aussi caractérisé en termes «d’extension » , où la nature devient «le corps inorganique de l’homme » . La fragmentation (notionnelle) de l’agent provient de l’imposition de certaines conditions de la production. En particulier, la division du travail mental/ manuel donne lieu à un sujet désuni, où la pensée et l’activité sont considérées isolément. La deuxième de ces catégories concerne plusieurs thèses marxiennes relatives la relation entre des idées et le monde, et entre la pensée et l’action. Le matérialisme marxien enracine les idées dans l’être matériel actif. En ce qui concerne la question de leur genèse, ceci signifie que les idées sont «le résultat sublimé des processus matériaux vivants [ des êtres humains]. » Considéré en relation avec les questions d’ordre temporel, ceci signifie que la pensée marxienne rejette la formulation de Heine selon laquelle «la pensée précède l’action comme l’éclair précède le tonnerre » ; au lieu de quoi la pensée marxienne propose le concept de ‘ praxis’ comme «synthèse de la pensée et de l’action » . On notera également ici un certain nombre d’autres thèses marxiennes qui font partie de la ‘ philosophie de la pratique’ selon Marx. Plus précisément : le monde ne peut être compris indépendamment de notre engagement actif en lui ; le fait d’avoir une explication adéquate de notre relation active avec le monde facilite la dissolution de problèmes philosophiques ; et, dans certains cas, des problèmes philosophiques peuvent être résolus par le moyen de l’activité pratique elle-même. La troisième catégorie concerne les éléments ‘ dialectiques ‘ de la pensée marxienne. Ces éléments possèdent leur origine dans la philosophie hégélienne, et se voient particulièrement explicités dans l’oeuvre d’Engels. Outre un intérêt global pour dépasser les dichotomies en faveur d’une «unité des opposés » , l’approche dialectique partage avec l’énaction une vision holistique des phénomènes étudiés qui souligne l’importance des relations causales réciproques et du changement dynamique au cours du temps.
  • Access State: Open Access
  • Rights information: Attribution - Non Commercial - No Derivs (CC BY-NC-ND)