• Medientyp: E-Artikel
  • Titel: Paysages hérités de la fortification «Séré de Rivières » au sein des Côtes lorraines
  • Beteiligte: Durup de Baleine, Airy
  • Erschienen: PERSEE Program, 1998
  • Erschienen in: Revue Géographique de l'Est, 38 (1998) 1, Seite 57-84
  • Sprache: Französisch
  • DOI: 10.3406/rgest.1998.2483
  • ISSN: 0035-3213
  • Entstehung:
  • Anmerkungen:
  • Beschreibung: <jats:p>Paysages hérités de la fortification Séré de Rivières au sein des côtes lorraines. — Dans le maillage des anciennes places fortes de la France de l'Est, les secteurs de Toul et de Verdun présentent des fortifications disposées en anneau défensif autour des unités urbaines. Cette organisation découle de l'édification, de 1874 à 1914, le long des nouvelles frontières de l'Est définies par le traité de Francfort, d'une importante ligne de défense fortifiée connue sous le nom de «système Séré de Rivières », appuyée en Lorraine occidentale sur les reliefs des Côtes de Meuse. 80 ans après leur achèvement, ces systèmes militaires, bien que privés du contexte géniteur, sont encore fortement gravés dans les paysages, leurs composantes résistant à la contraction de l'espace paléo-militarisé tout en subissant l'intrusion de nouveaux usages. À l'est de Toul, les ouvrages militaires d'un ancien secteur de défense, désaffectés par étapes à partir de 1965, sont devenus propriété de collectivités ou de particuliers. Le repli militaire engendre des réutilisations variées mais d'une faible portée. Deux anciennes unités de combat éloignées de Toul (redoute de Dommartin, ouvrage du Charmois) montrent, par-delà les clivages morphologiques et les divergences dans les réaffectations, la faible dynamique intrinsèque de ces paysages rémanents : l'héritage corporel du bâti reste figé, fossilisé sous des nappes végétales spontanées, alors que l'enveloppe militaire s'est contractée ou diluée au sein de la forêt ou des terres agricoles. L'éclatement de l'ancien polygone-caserne du Luxembourg en plusieurs blocs fonctionnels souligne la digestion sélective de l'espace paléo-militarisé qui s'opère en zone périurbaine. </jats:p> <jats:p>Devant Verdun, le géofaciès du secteur fortifié de Froideterre résulte d'une double matrice : un programme de fortification normalisé ancre ses volumes et ses masses bétonnées. La guerre d'artillerie y imprime en 1916 une microtopographie bouleversée, symptomatique des polémo-paysages de champ de bataille. Objet depuis 15 ans d'un traitement paysager destiné à sublimer son capital-mémoire, le parc archéologique de Froideterre dénote une logique de compartimentage. Rétracté au seul ouvrage militaire, coupé des boisements de reconstitution forestière qui ailleurs ont fossilisé les ouvrages fortifiés, il est segmenté en zones spécialisées. Au sein d'un territoire d'exception, cet îlot exprime la dérive contrôlée et calibrée d'une cellule militaire vers un système sensible et adapté aux contraintes fonctionnelles du tourisme historique.</jats:p>