• Medientyp: E-Artikel
  • Titel: Hérode Atticus propriétaire et évergète en Eubée : une nouvelle inscription du musée d’Érétrie
  • Beteiligte: Knoepfler, Denis
  • Erschienen: PERSEE Program, 2018
  • Erschienen in: Revue des Études Grecques, 131 (2018) 2, Seite 317-370
  • Sprache: Französisch
  • DOI: 10.3406/reg.2018.8583
  • ISSN: 0035-2039
  • Schlagwörter: Archeology ; Visual Arts and Performing Arts ; History ; Archeology ; Classics
  • Entstehung:
  • Anmerkungen:
  • Beschreibung: Au nombre des inscriptions imprécatoires que le sophiste Hérode Atticus avait fait graver sur les mémoriaux de ses trophimoi, on connaissait, à côté des exemples attiques (IG II2 13188-13208), un spécimen eubéen mutilé et considéré comme perdu (IG XII 9, 134), qui provenait de la forteresse de Tragounera (sur la route de Kymi). Ayant pu retrouver en 1969 déjà (et apporter au Musée d’Érétrie) un débris de l’inscription en question, l’auteur s’applique à retracer l’histoire de cette pierre errante, pour montrer que la villa possédée par le milliardaire athénien en Eubée pourrait avoir été assez éloignée du lieu de trouvaille et bien plus proche de l’Attique (§ I). Il publie ensuite une plaque intacte, de provenance exacte inconnue, parvenue naguère dans le même musée, qui reproduit la version complète des imprécations hérodiennes (§ II). Au vu de plusieurs variantes textuelles (comme aussi de sa gravure), la nouvelle inscription doit se rattacher à un groupe d’hermès provenant des environs de Marathon, bien distinct de celui des monuments trouvés à Képhisia (§ III). D’autre part, le fait que les trois sections dont est constituée l’imprécation soient l’oeuvre d’un seul et même lapicide invite à ranger l’exemplaire érétrien parmi les spécimens les plus récents, en rapport, vraisemblablement, avec l’Éthiopien Memnon, le dernier à décéder, vers 170, des trophimoi (§ IV). Divers arguments plaident par ailleurs pour localiser ce mémorial eubéen – auquel on peut rapporter un portrait de Polydeukiôn au Musée de Chalcis – dans l’Érétriade occidentale, aux abords du fameux sanctuaire d’Amarynthos (désormais sûrement localisé), région propice aux parties de chasse sous le regard d’Artémis (§ V). Bienfaiteur des cités de l’Eubée selon Philostrate, Hérode Atticus pourrait avoir financé la construction de l’établissement thermal romain tout récemment mis au jour à Érétrie par les archéologues suisses et, surtout, être à l’origine de la renaissance du culte d’Artémis Amarysia, tant à Athmonon (Maroussi) – dans cette filiale où l’intervention d’Hérode a été reconnue depuis longtemps – qu’à Amarynthos même, dont l’exploration en cours vient de livrer des preuves incontestables d’une reprise de l’activité à l’époque antonine (§ VI). Si le sophiste de Marathon est venu ainsi en aide aux Érétriens alors très appauvris, c’est aussi, vraisemblablement, à cause du rôle éminent joué par leur cité dans la première guerre médique : car en tant que disciple de Skopélianos de Clazomènes (auteur d’un Eretrikos logos connu par la Vie d’Apollonios de Tyane de Philostrate), Hérode devait éprouver, lui aussi, une sorte de compassion littéraire pour les descendants des Érétriens déportés dans l’Empire perse après la prise de leur ville en 490 av. J.-C., épisode lié de très près – chronologiquement aussi bien que topographiquement – à la bataille de Marathon (§ VII).