• Medientyp: E-Artikel
  • Titel: Le procès de Jean XXII contre l’archevêque d’Aix Robert de Mauvoisin (1317-1318) : astrologie, arts prohibés et politique
  • Beteiligte: Boudet, Jean-Patrice [VerfasserIn]; Théry, Julien [VerfasserIn]
  • Erschienen in: Cahiers de Fanjeaux ; Vol. 45, n° 1, pp. 159-235
  • Sprache: Französisch
  • DOI: 10.3406/cafan.2012.2083
  • ISSN: 0575-061X
  • Identifikator:
  • Schlagwörter: article
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  • Anmerkungen:
  • Beschreibung: En décembre 1317, quelques mois après avoir envoyé au supplice l’ancien évêque de Cahors Hugues Géraud, Jean XXII ouvrit une procédure criminelle contre un autre proche du pape précédent, l’archevêque d’Aix Robert de Mauvoisin. On publie ici le texte de consultations astrologiques sollicitées par l’accusé auprès d’un juif, Moshé de Trets, et d’un chrétien dénommé Pierre, clerc de la chancellerie pontificale. Ces documents, qui furent communiqués par l’archevêque à ses juges pour mieux se défendre des accusations de «sortilèges et divination », ont échappé à l’attention du récent éditeur des actes du procès. Ils sont d’un intérêt exceptionnel pour l’histoire de l’astrologie et peut-être uniques en leur genre pour une période aussi ancienne. Les griefs qui concernent les prédictions astrologiques et l’utilisation de talismans tiennent une place de premier plan dans l’affaire. La documentation atteste qu’ils correspondaient à des faits réels. Jean XXII, on le sait, nourrissait des inquiétudes particulières à l’égard des arts de l’occulte, y compris à l’égard des pratiques simplement prédictives ou propitiatoires comme celles qui étaient ici en cause. Mauvoisin était aussi accusé d’une série d’autres méfaits -incontinence, simonie, blasphème, violences contre des clercs, notamment -qui, à l’inverse du recours à l’astrologie, faisaient souvent l’objet d’enquêtes criminelles contre des prélats depuis le début du XIIIe siècle. Les témoignages recueillis par les juges paraissent accréditer un comportement fort peu conforme aux exigences canoniques, mais il est clair que des considérations politiques contribuèrent aussi à la décision pontificale de déclencher le procès. L’affaire se termina par la démission de l’archevêque avant la sentence finale, une issue assez rare, mais loin d’être inédite dans ce genre de cas. Mauvoisin s’y résolut certainement parce qu’il n’avait pas l’espoir, malgré sa prière formulée au terme de son ultime comparution devant les juges, d’obtenir «miséricorde et non pas justice » de la part de Jean XXII.

    In December 1317, a few months after having had former bishop of Cahors Hugues Géraud executed, John XXII opened a criminal case against archbishop of Aix Robert of Mauvoisin, another familiar of his predecessor in the Holy See. The present publication includes texts of astrological consultations that the accused had ordered from a Jew, Moshe of Trets, and a Christian named Pierre, who was a cleric in the papal chancellery. Those documents which were passed on by the archbishop to his judges as part of his defense against accusations of enga¬ ging in «spells and divination », have gone unnoticed in the recent edition of the trial’s proceedings. They are of major interest for the history of astrology, and may be one of a kind at such an early period. The accusations concerning charges of using astrological predictions and talismans are at the core of the case. Sources confirm that these allegations were indeed actual facts. It is well known that John XXII felt a particular distrust of the dark arts, including divinatory and propitiatory practices, as those in question here. Mauvoisin was also accused of a stream of other misdeeds -notably incontinence, simony, blasphemy and violence against some clerics -for which, unlike resorting to astrology, it was not uncommon that prelates would be investigated since the early 13th century. Witness accounts verify that the archbishop’s beha¬ vior was quite far from conforming to the canonic prescriptions ; still, it is clear that political considerations did participate in the pope’s decision to initiate a trial. The case ended when the archbishop quit his position before conviction was pronounced, an odd but not unique end compared to similar cases. Mauvoisin probably decided to do so when he realized that there was no hope that his final prayer when he last appeared before his judges, of receiving «mercy instead of justice » would be answered by John XXII.
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