Beschreibung:
À la mort de la reine de Grande-Bretagne en 1714, tous ceux qui ont préparé la paix d’Utrecht de 1713 sont inquiétés, comme responsables d’un accord jugé honteux pour les nouveaux dirigeants du pays. Cet exemple historique peut conduire à s’interroger sur l’éventuelle mise en cause de négociateurs aux XVIIe et XVIIIe siècles. Le résultat de cette enquête montre que, dans la société des princes, l’ambassadeur incarne la personne du souverain, et un châtiment trop marqué offenserait cette représentation même. La mission diplomatique s’enveloppant aussi dans un secret absolu, une procédure judiciaire implique des éclaircissements, des explications, des révélations qui pourraient découvrir le secret, en même temps que l’erreur et la faute. Seule, Venise semble offrir des exemples de châtiments exemplaires pour des ambassadeurs suspects, désavoués ou compromis, parce que les institutions vénitiennes sont parmi les premières à définir et à organiser avec rigueur la représentation de la République à l’étranger. Le rapport étant plus organique et moins personnel entre l’envoyé et le souverain, le service de l’État à l’étranger, bien encadré, peut obéir à des règles strictes. Le cas Lippomano montre néanmoins que la République préfère se débarrasser discrètement, par un suicide camouflé, d’un ambassadeur gênant.