Beschreibung:
Replacer la notion "d'espace public" là où elle émerge, c'est-à-dire à l'intersection des champs de l'aménagement urbain et des sciences sociales, permet de questionner l'unité apparente de cette problématique en France. L'analyse de ses usages sociaux (y compris scientifiques) montre que les effets de sens et d'écran sur lesquels la notion repose sont en partie construits à travers les enjeux propres ou communs aux champs qui la mobilisent : comme critique de l'urbanisme fonction- naliste dans les années 1970, comme objet de la recherche urbaine finalisée plus tard, ou comme dispositif de la requalification urbaine à Lyon depuis 1990. Situation paradoxale aujourd'hui : la requalification des espaces publics urbains est peut-être le énième avatar de pratiques technico-politiques qui fragmentent encore l'espace (social), alors qu'elles empruntent aux sciences sociales un "concept" qui prétend attester du contraire.
By redefining the notion of "public space" at its point of origin, namely at the intersection between the fields of urban planning and social sciences, it is possible to question the presumed unity of this conceptual framework in France. Study of these social uses (including scientific analysis) shows that the effect of sens and screening on which the notion is based, are in part built on issues which are specific or common to the fields around which it is mobilised : as criticism of fonctional urbanism in the 1970s, as a subsequent goal of urban research or as means of urban restructuring at Lyon since 1970. Today the situation is paradoxical : the restructuring of urban public space is perhaps the lost example of a long line of technical/ political practices which increase the fragmentation of space (social) but which borrow a concept from the social sciences suggesting the opposite.