Beschreibung:
La mise en scène du cortège triomphal de Paul-Émile a été conçue comme un spectacle qui s’adressait non seulement aux Romains mais également aux nations étrangères. L’ordonnance du défilé, qui confère aux armes royales une valeur emblématique, peut être interprétée comme une inversion du rituel en usage lors des funérailles des rois macédoniens. Les effets rhétoriques auxquels Métrodore, l’organisateur de la pompa, a eu recours ont pour fonction de rendre manifeste aux yeux des spectateurs non seulement la défaite du royaume de Macédoine mais aussi l’anéantissement de la dynastie d’Alexandre. Dans ce contexte Paul-Émile apparaît comme l’instrument de la Fortune du peuple romain, Fortune ambiguë, qui accorde la victoire au général au prix des deuils qui accablent l’homme privé. L’image du vainqueur, maîtrisant parfaitement l’usage de la victoire lors des fêtes d’Amphipolis, est probablement le fruit d’une construction polybienne destinée à opposer une figure exemplaire aux dirigeants contemporains, adeptes d’un cynisme politique qualifié par Tite-Live de noua sapientia. Elle se substitue à celle, plus controversée, du chef despotique mis en accusation par ses soldats et par une partie du Sénat au lendemain la bataille de Pydna.