Beschreibung:
Mireille Mousnier, Dono unum hominem meum. Désignations de la dépendance du XIe au XIIIe siècle en Languedoc occidental, p. 51-60. Le vocabulaire de la dépendance est-il celui, juridiquement opposé, de la liberté et de la servitude? Servus reste absent. La nature de la dépendance est davantage sollicitée. Elle est fondée sur la propriété : Homo s'accompagne de meus, ou d'épithètes proches (proprius); ligius et naturalis insistent sur l'origine (par appartenance au patrimoine, ou par la naissance). Elle est aussi physique : l'expression de corpore bien connue par ailleurs ne devient juridiquement stéréotypée qu'après le milieu du XIIIe siècle. Mais elle a une dimension anthropologique liée sans doute à l'hommage. La dépendance se transmet à la descendance, de manière très biologique : elle est congénitale. Le lien avec le maître est donc fortement personnel. Même la jouissance d'une tenencia le rappelle. Le caractère juridique de la tenure servile n'est apparent qu'avec l'emploi de caselage, fréquent après 1240. La différenciation juridique est nette à la fin du XIIIe siècle entre servage réel et personnel.