• Medientyp: E-Artikel
  • Titel: L’accord commercial entre le Canada et l’Union Européenne prévoit-il une résolution des différends par arbitrage ou règlement judiciaire ?
  • Beteiligte: Bjorklund, Andrea K. [Verfasser:in]; Brosseau, Jonathan [Verfasser:in]
  • Erschienen in: Revue Québécoise de droit international ; Vol. 31, n° 1, pp. 1-36
  • Sprache: Französisch
  • DOI: 10.7202/1065025ar
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  • Schlagwörter: article
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  • Beschreibung: En octobre 2015, l’Union européenne (UE) a inauguré sa stratégie de libre-échange, Le commerce pour tous, qui spécifiait que la Commission européenne inclurait dorénavant dans ses accords commerciaux modernisés un «système juridictionnel public des investissements » , composé d’un Tribunal de première instance et d’un Tribunal d’appel, qui opèrerait à la manière des cours traditionnelles. Un système juridictionnel des investissements (SJI) a depuis été intégré dans l’Accord économique et commercial global entre l’UE et le Canada, dans l’Accord de libre-échange entre l’UE et le Vietnam, dans l’Accord de libre-échange entre l’UE et Singapour et dans l’Accord global UE-Mexique. Est-ce que le SJI est réellement une cour, comme le soutiennent les parties signataires ? En se fondant sur des arguments de théorie juridique et politique, il appert que le SJI représente un hybride entre l’arbitrage consensuel et les cours nationales et internationales. Plus précisément, il constitue une forme davantage institutionnalisée d’arbitrage d’investissement. Le SJI est basé sur le consentement bilatéral et limité des parties, il adopte l’idée d’avoir un représentant neutre sur le banc (bien que plus éloigné des parties au différend spécifique) et il est constitué de manière à rendre justice principalement pour les parties en cause plutôt que pour assurer le développement cohérent du droit dans l’arbitrage d’investissement plus largement. Il s’écarte des arbitrages traditionnels en incorporant des règles de procédure et des garanties éthiques plus robustes et détaillées, mais il ne constitue pas une cour à part entière.

    In October 2015, the European Union (EU) launched its Trade for All strategy, which specified that the European Commission would from then on include in its modernized trade agreements a “ public investment court system” consisting of a Tribunal of First Instance and an Appeals Tribunal that would operate like traditional courts. An Investment Court System (ICS) has since been integrated into the EU-Canada Comprehensive Economic and Trade Agreement, the EU-Vietnam Free Trade Agreement, the EU-Singapore Free Trade Agreement and the EU-Mexico Global Agreement. Is the ICS really a court, as the signatory parties contend ? Based on legal and political theory arguments, it appears that the ICS represents a hybrid between arbitration and judicial settlement in international law. More precisely, it represents a further-institutionalized form of investment arbitration. The ICS is based on the bilateral and narrow consent of the disputing parties, adopts the idea of having a neutral representative on the bench (albeit one more distant from the parties in the specific dispute at hand), and is constituted in a way primarily to do justice as between the parties rather than to ensure the consistent development of investment law broadly. It departs from typical arbitral proceedings by incorporating more robust and detailed procedural rules and ethical safeguards for decision-makers, but it falls short of being a full-fledged court.

    En octubre de 2015, la Unión Europea (UE) inauguró su estrategia El comercio para todos, que especificaba que la Comisión Europea incluiría de ahí en adelante en sus acuerdos comerciales modernizados un “ sistema jurisdiccional público de inversiones”, compuesto por un Tribunal de Primera Instancia y un Tribunal de Apelaciones, que operaría a la manera de los tribunales tradicionales. Desde entonces, un sistema de inversión jurisdiccional (SJI) se ha integrado en el Acuerdo Económico y Comercial Global entre la UE y Canadá, en el Acuerdo de Libre Comercio entre la UE y Vietnam, en el Acuerdo de Libre Comercio entre la UE y Singapur y el Acuerdo Global México-UE. ¿ Es el SJI realmente un tribunal, como argumentan las partes firmantes ? Sobre la base de argumentos de teoría legal y política, parece que el SJI representa un híbrido entre el arbitraje consensual y los tribunales nacionales e internacionales. De hecho, es una forma más institucionalizada de arbitraje de inversiones. El SJI se basa en el consentimiento bilateral limitado de las partes, adopta la idea de tener un representante neutral en la banca (aunque más distante de las partes en la disputa específica) y se constituye de una manera que proporciona justicia principalmente a las partes en lugar de garantizar el desarrollo consistente de la ley en el arbitraje de inversiones de manera más amplia. Se aparta de los arbitrajes tradicionales al incorporar reglas de procedimiento más sólidas y detalladas y garantías éticas, pero no consiste en un tribunal pleno.
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